Claudia Huidobro, l’urgence du trait

Claudia Huidobro trace à main levée. Des silhouettes jaillies d’un bâton d’huile noire, tendues, figées, presque désarticulées.

Faite Main.

Galerie Regala

12 avril au 21 juin 2025

Claudia Huidobro trace à main levée. Des silhouettes jaillies d’un bâton d’huile noire, tendues, figées, presque désarticulées. Le geste est brut, l’énergie contenue. À la Galerie Regala, à Arles, l’artiste franco-chilienne présente Faite Main, une exposition habitée par l’urgence de créer, de fixer des présences, de danser avec les vides.

©françois.hebel

Claudia Huidobro, une trajectoire libre et plurielle.

Ancienne mannequin, Claudia Huidobro a collaboré avec les plus grands couturiers avant de dessiner pour Jean Paul Gaultier, devenant l’une de ses muses. Parallèlement à une formation en théâtre, elle développe un travail artistique singulier, entre dessin, performance et installation.

Elle expose à Paris (Les Filles du Calvaire, galerie Untitled), mais aussi à l’international : Luxembourg, Braga, New York, Pékin, Santiago du Chili. On la retrouve dans les grandes foires d’art contemporain (Paris Photo, Photo London, Unseen Amsterdam), et dans les festivals.

Dessins d’Existence, le geste brut.

Dans cette nouvelle exposition, Claudia Huidobro explore l’espace de la feuille comme un terrain d’affrontement. Les Dessins d’Existence sont réalisés à main levée, dans l’urgence, au bâton d’huile noire. Figures isolées, suspendues, lignes hésitantes ou tranchées : tout parle d’ancrage, de déséquilibre, de recherche d’une place dans le monde.

Elle y convoque des gestes féminins du quotidien, hérités des années 60. Peints en négatif, ces gestes deviennent archives. On y lit une mémoire du faire, une chorégraphie silencieuse.

Un univers entre performance et scénographie.

Claudia Huidobro collabore régulièrement avec Olivier Saillard pour des performances hybrides entre mode et art contemporain (Models Never Talk, Couture Essentielle). Elle conçoit également la scénographie d’expositions pour des musées comme Yves Saint Laurent (Paris, Marrakech) ou l’OCMA à Los Angeles.

Chez elle, le trait et le geste rejoignent le corps. Dans Tout Contre, série de photographies réalisées chez son ami Jean-René de Florieux, elle met en scène une forme de théâtre intime : autoportraits performatifs, corps seul dans l’espace, tension entre présence et effacement.