C'est avec une immense joie que Zoé Ambellan, l'une des deux filles de l'artiste, m'a fait l'honneur d'ouvrir les portes de l'atelier d'artiste de son père dans le quartier de la Roquette à Arles, lors d'un bel après-midi de février.
Harold Ambellan, né en 1912 à Buffalo, New York, et disparu en 2006 à arles, demeure une figure emblématique de l'art polymorphe.
Ses débuts artistiques, sa participation au Federal Art Project, son exil en France, et son exploration de diverses influences artistiques ont façonné une œuvre riche et profonde qui transcende les lignes et les formes conventionnelles.
Les années entre-deux-guerres ont vu Ambellan émerger comme l'un des bénéficiaires du Federal Art Project, une initiative du président Roosevelt dans le cadre du New Deal. Sa participation à l'exposition collective "Subway Art" au MoMA de New York en 1938 a marqué le début de collaboration avec des sculpteurs éminents tels que Jacques Lipchitz et Ossip Zadkine. Ses sculptures ont conquis le Metropolitan Museum of Art de New York et la Fine Arts Academy de Philadelphie en 1941, année où il est élu président de la Sculptors Guild of America. Après son service dans l'US Navy et un enseignement à la Workshop School de New York, Ambellan s'exile en France en 1954 en raison de ses opinions politiques trop progressistes. Installé d'abord à Paris, puis à Antibes en 1962, et enfin à Arles en 1979, il y laisse une empreinte artistique indélébile pendant 26 ans.
L'œuvre d'Ambellan puise dans diverses influences artistiques, allant de l'expressionnisme allemand au cubisme, de l'art indien et africain à l'antique gréco-romain. Plaçant la figure humaine au cœur de sa création, l'artiste explore les silhouettes masculines et féminines, les représentant tantôt seules, tantôt en couples. Ces motifs graphiques sont des sources d'inspiration infinies et des moyens de réflexion sur la place de l'homme dans l'univers.
Bien que se définissant avant tout comme sculpteur, Ambellan s'adonne également à la céramique, à la peinture, et au travail du métal, laissant une collection de médailles marquantes pour la Monnaie de Paris. Cependant, c'est à travers son œuvre graphique, composée de plus de 3 500 dessins, que l'on peut véritablement saisir la profondeur de sa créativité. Une sélection de 125 pièces, couvrant la période de 1949 à 2004, a été soigneusement choisie par ses filles Anne et Zoé Ambellan en vue de la donation au musée Réattu.
La donation Ambellan, voisine des œuvres de Picasso et des sculptures de Zadkine, trouve naturellement sa place au sein du musée Réattu. De Marino Marini à Pol Bury, en passant par Carmen Perrin et Vincent Barré, le musée cultive son penchant pour le dessin de sculpteur, élargissant ainsi son éventail artistique et offrant aux visiteurs une expérience culturelle riche et diversifiée. L'héritage artistique d'Ambellan, entre les lignes et les formes, se dessine comme une exploration profonde de l'âme humaine et de son rôle dans l'univers, laissant une empreinte indélébile dans le panorama artistique.
"Je voudrais décrire mon travail comme volontaire. Par là, je veux dire commencer avec un engagement envers une idée plutôt qu'avec le jeu des formes ou des éléments abstraits..." - Harold Ambellan
Le dessin est au centre de tout ce qu'Ambellan fait, avec la recherche d'une ligne expressive en mouvement et de son contrôle comme sa première et principale considération. Pour lui, l'artiste doit être prêt à exposer ses idées les plus profondes et les plus personnelles, si fragiles et indéfendables soient-elles, pour que son travail ait un sens pour les autres.
Au lieu de simplement "être avec" son époque, Ambellan encourage à emprunter un chemin plus difficile vers l'expression d'idées et de concepts humains et tangibles. S'opposer à la pauvreté de l'ère mécanisée et ordonnée, et avoir le courage de faire un pas géant dans le riche passé historique pour renouveler son inspiration, voilà la vision audacieuse qui a guidé l'œuvre de Harold Ambellan, un explorateur entre les lignes et les formes, un pionnier dans le tissu complexe de l'âme humaine.
Texte inspirer par la Bio Harold Ambellan et divers documents du Musée REATTU.
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